Interview : La Coop 5 pour 100 à Caen
La Coop 5 pour 100 est un projet de lieu multi-activités autour des thèmes du réemploi et de l’alimentation.
Rencontre avec Didier, l’un des porteurs du projet.
La coopérative développe plusieurs activités : une ressourcerie (qui reçoit des objets que les particuliers n’utilisent plus ou souhaitent réparer, des ateliers de valorisation de ces objets dont certains sont accessibles au public et un espace de vente des objets remis en état), un pôle alimentation (une épicerie participative mettant en avant des produits locaux et bio, une cantine et une grande cuisine servant également d’atelier pour la mise en œuvre de recettes simples à base des produits de l’épicerie).
C’est un lieu de 1800 m2 basé près du port de Caen. Ces activités démarreront dans le courant de l’année 2017 mais nous mobilisons déjà depuis un an de nombreux coopérateurs qui souhaitent s’impliquer dans le projet puis dans l’activité de la coopérative. Nous avons créé il y a un an une association qui compte aujourd’hui près de 400 adhérents et nous venons de créer la société coopérative (SCIC) qui compte déjà plus de 130 associés. Pour entrer dans le concret de nos activités, nous avons lancé en juillet un groupement d’achat avec une vingtaine de producteurs locaux et nous proposons chaque semaine à nos 140 inscrits une centaine de produits.
Parlez nous de vos producteurs et de vos produits.
Nos producteurs sont tous basés dans la région et participent activement au développement du projet (en fonction de leur disponibilité bien sûr…). Nous avons initié un groupe de travail Producteurs/Coopérateurs/Usagers qui se réunit chaque semaine pour finaliser le projet du pôle alimentaire. La gamme de produits est assez vaste : des produits du quotidien (légumes, œufs, pain…) mais aussi des produits plus originaux comme du safran, des pâtes de fruits, des confitures.
Et puis aussi de la boisson : du cidre, des jus de pommes et poires (nous sommes en Normandie!!), et de la bière bio d’un brasseur local.
Comment vous organisez vous ?
Très tôt dans le projet nous avons sollicité la participation citoyenne : nous avons créé des groupes de travail par thématique, nous mobilisons des équipes bénévoles chaque vendredi pour organiser la vente du groupement d’achat, nous ouvrons des ateliers chaque jeudi et vendredi pour fabriquer les meubles qui serviront demain à l’épicerie….
Est ce que les producteurs sont également impliqués ?
L’implication des producteurs est très importante dans ce projet. Je pense qu’ils apprécient d’être concertés tout au long de cette phase de mise en œuvre, surtout avant le lancement réel de l’épicerie. Nous proposons aussi de leur rendre visite dans leurs exploitations, pour mieux comprendre leur organisation et leurs contraintes. Nous avons même organisé des chantiers participatifs de ramassage de pommes de terres et de courges !
Nous sommes surpris de la mobilisation autour du projet. Evidemment c’est ce que nous souhaitions mais nous avons très vite compris que ce projet répondait à une réelle attente de beaucoup de monde : manger mieux, ne plus gaspiller, participer à un projet collectif, travailler autrement… il y a énormément de motivations différentes et complémentaires chez nos coopérateurs.
Ou en êtes vous maintenant, et quelles évolutions imaginez vous pour le futur ?
Le groupement d’achat va perdurer jusqu’au démarrage de l’épicerie. Mais il est possible qu’il continue après pour proposer des produits qui ne seront pas en rayon dans l’épicerie… nous y réfléchissons actuellement.
Un petit conseil pour les gens qui aimeraient se lancer dans un projet similaire ?
N’hésitez pas, foncez !!! Le collectif est un vrai booster… Il y a des contraintes et des difficultés bien sûr, mais un tel projet génère tant d’enthousiasme, de mobilisation et d’envies que cette expérience est une vraie aventure humaine. Des conseils nous en avons beaucoup car nous avons franchi beaucoup d’étapes depuis un an et demi. Difficile de les dire tous ici.
Alors le mieux, c’est que les personnes qui ont un tel projet prennent contact avec nous : alimentation@coop5pour100.com
La question du gourmand : Parlez nous d’un produit typique de votre région
Pour un gourmand, je voudrais vous parler du lancement de bonbons déshydratés naturels et bio fabriqués dans le bocage normand . Ils s’appellent les Biobecs…
Ils sont fabriqués par notre producteur de safran qui s’est demandé comment valoriser des invendus de fruits. Ils les ont récupéré et ont développé des recettes de bonbons. Dans un pot de 15g de bonbons il y a 70 grammes de fruits. Alors ces produits n’intéressent pas que les gourmands mais aussi les sportifs ! (voir leur facebook : Mme Green)
Découvrez le site coop5pour100.com ainsi que leur page Cagette.net pour commander les produits.
Merci à Didier d’avoir répondu à nos questions.